#Jeune_Architecte 02 : FATINE ZAHRI - ID Atelier d'Architecture - LePolus

#Jeune_Architecte 02 : FATINE ZAHRI - ID Atelier d'Architecture

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#Jeune_Architecte 02 : FATINE ZAHRI



Jeune architecte, FATINE ZAHRI a ouvert son agence d’architecture il y a un an et demi dans le quartier Hay Riad Ă  Rabat. PassionnĂ©e par l'architecture, elle nous parle de son mĂ©tier et de la vision de son agence ID ATELIER D'ARCHITECTURE.

Quel a été votre parcours pour devenir architecte?

J'ai fait mes trois premières années à l'École Nationale Supérieur d'Architecture Paris-Malaquais.
J’ai choisi cette Ă©cole car, faisant partie du groupe des Beaux-Arts de Paris, elle est bien renommĂ©e, notamment pour avoir une vision très axĂ©e sur le cĂ´tĂ© « artistique » de l’architecture.
C’Ă©tait une expĂ©rience extrĂŞmement enrichissante qui m’a permise de porter un regard sensible sur l’architecture.
Nous y avons exploré plusieurs liens entre l'architecture et différents autres domaines artistiques comme le cinéma, la photographie ou la scénographie.
Par la suite, j'ai dĂ©cidĂ© de prĂ©parer mon master Ă  l’École Nationale SupĂ©rieur d'Architecture Paris Val de Seine, qui prĂ´ne une approche plus concrète de la pratique architecturale.
J’ai optĂ© pour cette Ă©cole car j'ai toujours voulu revenir au maroc après mes Ă©tudes et ouvrir ma propre agence. C’est dans ce sens que je me suis orientĂ©e vers une Ă©cole qui offre une formation « technique » plus poussĂ©e, et cela rĂ©pond mieux aux exigences du marchĂ© marocain.
Une fois mon diplĂ´me d'architecte d'Ă©tat en poche, je me suis inscrite pour obtenir le diplĂ´me d'architecte H.M.O.N.P (Habilitation Ă  la MaĂ®trise d’Ĺ“uvre en son nom propre).
Ce dernier est le titre qui permet aux diplĂ´mĂ©s des Ă©coles d’architecture françaises d'exercer en leur nom propre au maroc.
Pour obtenir ce diplĂ´me, nous avions eu des sessions de cours pratiques Ă  valider, un stage professionnel Ă  effectuer au sein d’une agence d’architecture pendant un an, et une soutenance Ă  valider devant un jury composĂ© de diffĂ©rents membres, dont un reprĂ©sentant de l’Ordre des architectes français.

Avez-vous toujours voulu revenir au Maroc?

Oui.
D’abord, parce que mes racines sont ici, mais surtout car j’ai la conviction que le Maroc prĂ©sente aujourd’hui un environnement propice au dĂ©veloppement d’une nouvelle architecture qui se propulse dans la modernitĂ© tout en rĂ©pondant au mieux aux nouvelles attentes des marocains. Plusieurs chantiers sont ouverts et invitent les architectes, et en particulier les jeunes architectes, Ă  plus de crĂ©ativitĂ©, en leur ouvrant des perspectives de dĂ©veloppement considĂ©rables.
Je me suis installĂ©e au Maroc tout en sachant que je ne pouvais me placer immĂ©diatement dans l’optique de l’ouverture de ma propre agence. J'ai donc prĂ©fĂ©rĂ© approfondir mon expĂ©rience au sein d'une agence d'architecture Ă  Rabat.
Par la suite, je me suis rendue compte que « le bon moment » pour ouvrir son agence n'existait pas. Il faut le crĂ©er. Il faut s’investir corps et âme et se donner les moyens de rĂ©ussir.

Comment vous êtes-vous adaptée aux différents profils du client marocain?

Comme c’est le cas dans plusieurs mĂ©tiers, les clients ont plus tendance Ă  faire confiance Ă  un professionnel qui exerce depuis des annĂ©es qu’Ă  un jeune fraĂ®chement Ă©tabli Ă  son compte.
On peut alors avoir, en tant que jeune architecte, plus facilement la confiance de la famille et des amis qui connaissent votre potentiel et savent ce que vous ĂŞtes capable de faire. Mais cela rend aussi le challenge plus intĂ©ressant, car il faut dĂ©ployer tout son savoir faire, en plus d’une grande dose de patience, pour convaincre et faire valoir ses compĂ©tences.

Par rapport aux clients privĂ©s, l’Ă©volution s’est faite de façon naturelle vers l’instauration d’une relation de confiance et de reconnaissance de la valeur de mon travail.
En revanche, pour les organismes publics, l'approche est diffĂ©rente, parce qu'il y a un projet Ă  dĂ©crocher via un concours ou un appel d’offre.
 Il y a donc, au delĂ  de la conception architecturale, des procĂ©dures spĂ©cifiques Ă  maĂ®triser (Administratives, techniques et financières).
Dans tout cas, il faut savoir argumenter, négocier et vendre son projet au client.

Comment avez-vous trouvé le passage de l'école au monde professionnel?

Quand j'ai fini mes Ă©tudes, j'ai travaillĂ© au sein d’une agence d'architecture Ă  Paris, Jean François Leclerq et associĂ©s, oĂą j'ai acquis une bonne expĂ©rience. Mais tout au long de mes Ă©tudes, j’ai fait des stages chaque annĂ©e et cela m’a Ă©normĂ©ment aidĂ© Ă  mieux cerner les diffĂ©rentes facettes de la profession que j’ai choisie.
En me basant sur mon expĂ©rience personnelle, je conseillerai les Ă©tudiants Ă  l'Ă©cole d’architecture de faire des stages tous les ans pendant leur formation, et de travailler dans une agence d’architecture dès qu’ils en auront l’occasion, car crĂ©er un contact avec le monde professionnel le plus tĂ´t possible est une obligation pour s’assurer une bonne formation.

Parlez-nous de la vision de votre agence

J'ai dĂ©cidĂ© de nommer mon agence "ID" ATELIER D'ARCHITECTURE, parce que je suis très sensible Ă  l’identitĂ© de chaque projet.
Au delĂ  des tendances et des modes, je pense que chaque projet doit avoir sa propre identitĂ©, pour qu'il soit non seulement aujourd’hui un bon projet, mais aussi sur 20, 30 ans.
C'est l’approche que j'essaie d’adopter pour chacun de mes projets: Fournir une identitĂ© propre.

Des conseils pour les étudiants en architecture?

-Faire un maximum de stages mĂŞme si cela peut paraĂ®tre difficile Ă  organiser quand on est Ă  l’Ă©cole. 
-Assister à des conférences, des workshops, etc.
-Se constituer un réseau le plutôt possible et le plus large possible.
-ĂŠtre curieux.
-Essayer de comprendre le travail de tous les professionnels qui sont en relation avec l’architecte, que ce soit le topographe, l’Ă©lectricien, le plombier... pour pouvoir comprendre le monde dans lequel vous allez Ă©voluer par la suite.
-Il faut aussi voyager, expĂ©rimenter de nouveaux espaces et s’imprĂ©gner d'expĂ©riences spatiales diffĂ©rentes pour pouvoir produire des projets innovants, intĂ©ressants et avec une identitĂ© propre Ă  eux.

Parlez-nous de l'un de vos projets

L’un des projets dont je suis particulièrement contente et fière est le projet que nous avons rĂ©cemment remportĂ© par concours et qui concerne la construction d’un centre culturel Ă  Taza.

La conception de ce bâtiment se fonde sur trois objectifs :
.     -Lier la forme du bâtiment Ă  une stratĂ©gie climatique 
      -Fusionner le bâtiment avec son contexte 
      -Concevoir un Ă©difice Ă©conome en coĂ»t de fonctionnement et d’entretien.

Afin de garantir un Ă©clairage optimal et un confort thermique d’Ă©tĂ© sans climatisation au sein des diffĂ©rents espaces, il est impĂ©ratif d’adopter une stratĂ©gie climatique.
Ainsi, l’orientation des espaces est strictement dĂ©finie : Pour les salles de lectures et les ateliers, l’orientation Sud-Est est totalement exclue. En effet, en cas d’orientation Sud-Est, le soleil peut descendre très bas et pour se protĂ©ger il faut des brise-soleil qui affaiblissent la lumière naturelle. Tous les corps de bâtiment contenant des salles de lectures et des ateliers sont donc orientĂ©s Nord-Ouest pour privilĂ©gier la pĂ©nĂ©tration de lumière indirecte.
L’agencement proposĂ© permet d’avoir des espaces intĂ©rieurs conformes au programme et rafraĂ®chis par le biais de la ventilation naturelle croisĂ©e.

Les matĂ©riaux utilisĂ©s jouent Ă©galement un grand rĂ´le. Ils sont de qualitĂ© Ă  garantir une bonne rĂ©sistance Ă  l’usure, un excellent vieillissement dans le temps et un entretien facile tout en Ă©tant choisis de façon Ă  respecter les critères Ă©cologiques et exigences imposĂ©es par le concept d’architecture bioclimatique.

La matĂ©rialitĂ© du projet offre un mariage entre les tonalitĂ©s harmonieuses de la pierre de Taza et les touches verdoyantes et colorĂ©es de l’amĂ©nagement paysager.
Cette dualité assure aux façades une atmosphère naturelle et une insertion complète des volumes dans leur environnement.

Les ouvertures rectilignes en façade assurent une continuitĂ© visuelle depuis l’intĂ©rieur et allègent davantage le volume du bâtiment.
Cette ambiance de lĂ©gèretĂ© est accentuĂ©e par l’utilisation de matĂ©riaux nobles et naturels en façade, tel que le cèdre de l’atlas.
Perspective sur la façade principale du centre culturel

Perspective intérieure

Perspective sur la façade principale du centre culturel


Que pensez-vous de l'exploitation des stagiaires sans rémunération?

Quand je faisais des stages en France, j'ai toujours été rémunérée alors qu'au maroc, je ne l'ai jamais été. Je pense que les grandes agences qui peuvent se le permettre devraient payer leurs stagiaires. Cela ne peut que renforcer la motivation du stagiaire et lui apprendre le principe de la récompense du travail.


Que pensez-vous du concept de notre magazine: LE POLUS?

Je vous ai découvert à travers le concours de Light Design #Tifawine, et j'ai trouvé l'idée d'avoir un magazine pour les étudiants d'architecture et d'art au maroc extrêmement intéressante.

Je tiens à vous féliciter pour tout le travail que vous faites.












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